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TALES OF ORDINARY SADNESS
6 août 2006

Tested and true

Elle a son cœur qui bat à 100 à l’heure, et qui résonne jusqu’au plus profond de son corps.
  Elle veut oublier, elle veut créer. Parfois, elle voudrait effacer, alors elle tente, ça n’a jamais marché, mais ça ne l’empêche jamais de recommencer. Elle raye avec violence, elle veut gommer les cicatrices, elles n’auront jamais existé. Sauf dans ses cauchemars, ceux qui hantent toutes ces nuits, toutes ses nuits. Il suffit qu’elle détourne la tête, qu’elle regarde attentivement le mur, et la déchéance du passé lui revient, comme un léger souffle sur sa nuque, chuchotement inaudible ; décidément il la surprendra toujours. Reflet d’argent, elle seule pourra comprendre, c’était une nuit de larmes et de cauchemars, une nuit blanche dans la nuit noire, le froid tranchant au creux de ses reins. Qui était-elle, poussière  qu’on ne voudrait pas gaspiller, mais laisser partir au gré du vent. Elle est si précieuse. Les marques sont indélébiles, et douloureuses, peut-être que le temps les recouvrira.
  Lourde déception habituelle, rien n’est parti, tout est là, à sa place, soigneusement rangé. Elle est alcool, elle est envoûtante, elle vole et virevolte comme un tourbillon, dans un manège infini, elle vous emporte, elle vous entraîne, elle ne vous laissera pas indemne. Elle est substance illicite, vous voudriez être en overdose d’elle, elle est nocive sans l’être, sa beauté vous rattrapera. Elle ensorcelle avec grâce, douceur et méfiance, elle tend un piège empoisonné, son seul parfum est étrangement mystérieux, vous voudriez qu’il vous appartienne. Vous voudriez qu’elle vous appartienne.
  Elle aime à se dire que ces pouvoirs, elle en use malgré elle, qu’ils sont étrangers à elle, pur mensonge, pur poison. Mais elle sait bien qu’elle les détient et en joue, elle joue avec vous, vous n’êtes qu’un jouet de son destin, elle aime vous ébranler et vous mettre en extase, puis vous asséner un coup fatal. Vous êtes une poupée, elle vous prend et vous brise, elle vous abandonne au bord d’un trottoir avec un baiser, il faut bien qu’elle se donne bonne conscience. Vous la regardez partir, vous voudriez la tuer, et regarder son sang s’écouler sur le bitume, mais oh jamais, non jamais vous ne feriez ça, car le monde vous en voudrait d’avoir éteint, d’avoir détruit la beauté qu’elle incarnait, l’icône. Vous pourriez mourir pour écouter son dernier soupir, elle aimait soupirer, comme vous aimiez la regarder dormir, si fragile, son visage dans un écrin de soie noire, vous n’oublierez pas, elle est mémoire. Vous la trouvez belle, elle marche d’un pas décidé. Vous la trouvez belle, elle fredonne. Vous la trouvez belle, elle est une étoile, le soleil, la lune. Vous espérez, qu’elle se retournera, mais elle ne le fera pas. Elle est tout.
Il est 7h, c’était sept heures de trop. C’est fini.

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Commentaires
A
mélange d'émotions en lisant TES textes , je ne m'en lasserai jamais ...
TALES OF ORDINARY SADNESS
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