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TALES OF ORDINARY SADNESS
26 février 2007

L'entreciel.

Dans le miroir, une inconnue. Mon visage a revêtu le masque de la fatigue et de la déprime. Sur mes lèvres, un goût amer. Il semblerait que mes états d'âmes se soient incrustés au plus profond de ma peau. Bientôt ils ne s'effaceront plus. Et même si cela se produisait, j'en garderais de profondes ci-ca-tri-ces.

Constamment anesthésiée, éternel état second, je vis dans un autre monde; l'entreciel. Je me laisse porter dans mes réfléxions absurdes, d'un rien vient un tout, et je n'arrive plus à tenir le rythme, bien trop épuisée. C'est une sensation étrange, dit-elle souriant. Je n'ai plus envie de rien, tout me semble si irréel, si improbable. Je me perds dans le vide, j'ai toujours eu peur du vide d'ailleurs; mais je ne sais plus où me réfugier et vers qui me tourner. Mais où aller quand tout est verrouillé et où trouver quelqu'un là où il n'y a personne ? Errer dans l'entreciel. Attendre un évènement qui n'arrivera pas, un espoir là où tout semble perdu. Parfois on me chuchote qu'il y a toujours quelqu'un, mais je n'y crois plus et me contente d'aquiescer. Cette nuit là je l'ai ressenti plus que jamais, assise en tailleur sur mon lit, je crois que tu n'as pas compris. J'aurais voulu te dire à quel point je me suis sentie trahie et abusée, violée. Je ne suis peut-être sauvage et farouche, mais pas animale. J'aurais voulu que tu voies ma tristesse sous mes lunettes noires, cesse donc de croire que je suis invincible, je suis bien trop fissurée sous le poids de tes mots. Il faisait noir et je ne voyais plus, j'ai pleuré des larmes sincères et écoeurées. Il faisait froid et je ne ressentais plus, sentiments artificiels. Où trouver refuge ? Mes amis, mes amours. Dans cette maison vide, cette chambre vide, flotte un parfum de déception et de rancoeur. Les maux encrés sous mes paupières, je me suis endormie. Mon reflet. Pathétique petite chérie, ne m'en veuillez pas. Besoin d'un verre et d'une cigarette, le déclic qui transpercerait la nuit. Décliner ton invitation, je n'ai pas envie; encore moins de toi. J'ai seulement besoin qu'on me retrouve. J'aurais voulu que tu le fasses, tu n'es pas prêt. Réveil douloureux, rêve et pourtant réalité. Les traces de ma lente exécution autour de mon cou. Tu n'es pas là, tu es effacé, tu es étranger à moi même. Peine capitale. Tu ne m'apprivoiseras pas. Tu as cru m'apprendre, je n'ai rien appris.

Sous papier de soie, fragilité exacerbée. Je suis perdue; je suis d'ailleurs.

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